Les gladiateurs

Le Provocator : la base de la gladiature «professionnelle »

Le Provocator, du latin provocator, oris, m : « celui qui provoque » semble incarner la première étape du cursus des gladiateurs. Les gestes techniques que le gladiateur va acquérir en Provocator vont lui servir tout au long de sa carrière. Notamment l’utilisation récurrente du bouclier tant en arme défensive qu’en arme offensive. Les gladiateurs équipés en Provocator combattent donc contre un adversaire pareillement armé. C’est également dans cette armatura que combattent les gladiatrices. Sa particularité: une protection pectorale, la spongia pectori, qu’il est le seul à porter. Elle est une conséquence des techniques particulières de percussions avec le bouclier.

Le Thraex : le griffon oriental

Du latin thraex, aecis, m, cette panoplie est originaire de la Thrace (région du nord de la Grèce). Très fréquent dans les sources iconographiques, le Thraex est un des gladiateurs les plus facilement reconnaissables. Généralement opposé au Murmillo, il peut quelquefois être opposé à un autre Thraex ou à un Hoplomachus, comme en témoignent certaines iconographies. L’armement offensif du Thraex se limite à une seule arme blanche très particulière: la sica ou falx supina, une dague courbe à double tranchant

L’Hoplomachus : un gladiateur souvent mal identifié

Du latin hoplomachus, i, m, son nom n’est pas sans rappeler le terme grec « hoplon » qui signifie lourde armure. Armé d’un petit bouclier rond, l’Hoplomachus est un gladiateur de la catégorie des parmati. Apparu dans le courant du Ier siècle av. J.-C., il semble être une évolution progressive de différents éléments empruntés au guerrier grec. Il est aussi  très proche du Thraex, avec lequel il partage plusieurs éléments de son équipement. Comme ce dernier, il est protégé par deux jambières très hautes qui compensent la petite taille de son bouclier. Son casque est aussi très proche de celui du Thraex. Ses armes offensives, constituées d’une lance et d’un poignard, tendent à créer des points communs avec l’armement du Retiarius.

Le Murmillo : mur ou murène ?

Du latin mirmillo (murm-myrm), onis, m, Il est l’adversaire principal du Thraex et de l’Hoplomachus. Il est armé d’un casque aux larges bords, doté d’une grande crête dite « percutive », et d’un bouclier rectangulaire et cintré, parfois légèrement arrondi à une extrémité . Son bras droit est protégé par une manica, et son tibia gauche par une petite ocrea. Une dague courte et droite termine son armement. Sous le Haut-Empire, le terme de Murmillo désigne aussi tous les gladiateurs à grand bouclier. On le retrouve parfois opposé au Retiarius, dans ce cas là le combattant est équipé comme le Secutor.

Le Retiarius : un gladiateur exceptionnel

Du latin, retiarius, ii, m, le Retiarius tire son nom de rete, is, n: le filet.  Armé du trident, du filet et du poignard, il est certainement le gladiateur le plus connu et le plus facilement identifiable. Ce combattant, qui apparaît dans le courant du Ier siècle av.J.-C., est en tout point exceptionnel. Seul à combattre sans casque, sans bouclier et sans ocrea, il utilise des armes, filet et trident, qui ne sont jamais utilisées dans un autre contexte que celui de la gladiature, alors que l’on sait que les armaturae des autres gladiateurs s’inspirent d’armement militaires, ou les ont inspirés. Le Retiarius, contrairement au Thraex, au Samnite ou au Gaulois, gladiateurs contemporains de son apparition, n’est donc pas un gladiateur « ethnique ».

L’adversaire le plus connu du Retiarius : le Secutor

Du latin secutor, oris, m, son nom signifie « le chasseur » ou « le poursuivant ». Sa tactique est bel et bien de poursuivre le Retiarius : ce dernier n’a alors pas d’autres choix que  d’éviter les charges du Secutor. Le Secutor est identifiable grâce à son casque surplombée d’une crête mince et arrondie, et moins haute que celle du Murmillo, qui lui permet notamment de faire glisser le filet du Retiarius lorsqu’il s’abat sur lui. Cette panoplie change de nom au cours des siècles mais sa composition reste très stable, et elle représente l’optimisation technique de la gladiature.

Le Scissor : Le contre-rétiaire par excellence.

Le Scissor est une panoplie technique entièrement conçue pour contrer le Retiarius. Elle reprend le casque et le manchon droit du Secutor, mais tout le reste de son équipement sert la lutte contre le trident et le filet. Le bouclier encombrant disparaît au profit d’une armure d’écailles couvrant tout le buste jusqu’à mi-cuisse, renforcée sur le bras gauche d’un manchon métallique terminé par une demi-lune tranchante. Dans les régions orientales, il porte le nom d’Arbelas, qui vient du tranchet de cordonnier qui a exactement la forme de l’arme en demi-lune. La panoplie du Scissor comprend aussi deux protège-tibias, ce qui en fait l’armure la plus lourde du monde gladiatorien avec 28 kilos de métal et de cuir qui recouvrent 80% du corps du combattant. En face, le rétiaire a fort à faire pour trouver la faille.

L’Essedarius: avec ou sans char.

L’Essedarius reste encore aujourd’hui l’une des plus grandes énigmes de la gladiature. Il tire son nom de l’essedum, le char de guerre gaulois. Il est donc de coutume de faire de ce gladiateur un gladiateur sur char. Pourtant, sur les représentations, jamais de char… Mais plutôt des combattants à pied, armés d’un bouclier ovale, d’une épée au bout carrée et de protèges tibias arrivant sous les genoux. Les éléments de sa panoplie permettent de le rapprocher du gladiateur Gaulois, dont il a pris la place.

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